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Le milieu culturel reçoit avec soulagement le plan de déconfinement de Québec

Un groupe joue sur une scène avec des éléments pyrotechniques devant une foule dehors.

Charlotte Cardin lors du festival Osheaga en 2021

Photo : evenko / Patrick Beaudry

Radio-Canada

Après plusieurs semaines à exiger davantage de prévisibilité, le milieu des arts de la scène québécois a enfin obtenu le calendrier des assouplissements, présenté mardi par le premier ministre François Legault.

On a notre plan! se félicite Julie-Anne Richard, directrice générale de RIDEAU, qui est l’association professionnelle des diffuseurs de spectacles. J’ai comme 200 livres de pression en moins sur les épaules!

En conférence de presse, François Legault a annoncé la levée, à partir du 21 février, de la limite maximale de 500 personnes dans les salles de spectacle, les cinémas et les théâtres, dont la capacité d’accueil demeurera cependant plafonnée à 50 % jusqu’au 28 février.

Cette date-là marquera la fin des jauges réduites pour les lieux culturels recevant moins de 10 000 spectateurs et spectatrices. Les grandes salles pouvant accueillir un public de plus de 10 000 personnes, comme le Centre Bell ou le Centre Vidéotron, devront patienter jusqu’au 14 mars. Le port du masque et la présentation du passeport vaccinal resteront obligatoires.

C’est aussi à partir du 14 mars que les pistes de danse pourront rouvrir, que le karaoké pourra reprendre et que les événements extérieurs pourront se tenir sans limite par rapport au nombre de personnes y participant.

Ce n’est pas la lumière au bout du tunnel, c'est le gros spot de 1000 watts. Enfin, on va s’en sortir! Je ne peux pas voir autre chose qu'un printemps et un été normaux, déconfinés.

Une citation de Luc Fortin, président de Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ)

La fermeture des salles de spectacle, des théâtres ou encore des cinémas décrétée juste avant Noël avait porté un dur coup au moral du milieu des arts de la scène, à la fois épuisé et excédé après près de deux ans d'alternance entre fermetures et réouvertures trop courtes.

On est tellement programmés à avoir des déceptions que je suis dans un état second, réagit Martin Roy, président du Regroupement des événements majeurs internationaux (REMI). Je me réjouis, mais je suis comme en état de choc.

Un homme porte une veste rose.

Martin Roy en 2019

Photo : Radio-Canada

Le sentiment d’avoir été écouté

Au-delà de la joie, dominait mardi la satisfaction d’avoir été entendu par le gouvernement.

RIDEAU, qui réclamait que les spectacles dans les salles de ses membres ne soient pas mis dans le même panier que les concerts devant des foules au Centre Bell, se félicite de voir que les salles de spectacle pourront retrouver leur pleine capacité plus tôt que celles semblables au Centre Bell.

De leur côté, les festivals avaient fait pression sur le gouvernement en publiant la semaine dernière une lettre ouverte pour exprimer l’urgence d’avoir le feu vert en vue de la saison estivale.

Je pense que ça a quand même abouti à quelque chose, puisqu’on a eu une réponse assez vite, se réjouit Nick Farkas, vice-président principal à la programmation des concerts et événements d’evenko.

Les assouplissements annoncés mardi représentent un soulagement pour evenko, qui organise le célèbre festival Osheaga, mais aussi Lasso. Ce festival de musique country devait voir le jour en 2020, mais il n’a pas encore pu se tenir en raison de la pandémie.

Un homme porte une chemise.

Le promoteur Nick Farkas

Photo : Radio-Canada

Autre motif de contentement : le discours plus inclusif adopté par le gouvernement mardi.

On a nommé la vie nocturne, la danse, le karaoké et les bars dans les annonces. C’est un peu comme si, indirectement, on reconnaissait que la vie nocturne et les bars font partie de la vie culturelle. C'est un moment particulier, unique, depuis deux ans, explique Mathieu Grondin, directeur général de MTL 24/24.

Cet automne, celui-ci déplorait que la culture nocturne ne soit pas logée à la même enseigne que la culture plus traditionnelle, alors que les DJ sont désormais considérés comme des artistes.

Du temps pour se relancer

La prévisibilité tant réclamée par le secteur des arts de la scène lui permettra de se remettre en branle.

Oui, la date est un peu lointaine, mais elle a besoin d'être lointaine, parce qu'il faut rebâtir nos programmations et retrouver de la main-d'œuvre, ce qui n'est pas facile, croyez-moi, explique Michel Sabourin, porte-parole de l’Association des salles de spectacle indépendantes du Québec (ASSIQ) et président du Club Soda, à Montréal.

Ce type de salle de spectacle, où le public doit rester debout, a particulièrement souffert de la pandémie.

Les festivals, qui craignaient de ne pas être prêts pour l’été et qui s’inquiétaient de voir les artistes internationaux délaisser le Québec pour des pays ayant déjà levé des restrictions sanitaires, pourront également reprendre leur préparation mise en veille en raison de l’incertitude des dernières semaines.

C’est un signal dont tout le monde avait besoin. Ça va encourager à penser à des programmations, à approcher les techniciens pour rebâtir des équipes techniques, à amorcer des relances auprès des bénévoles, énumère François-G. Chevrier, directeur général d’Événements Attractions Québec.

Cette organisation regroupe des événements comme le Festival international de jazz de Montréal et le Festival d’été de Québec.

Et pour les artistes d’envergure, l’épée de Damoclès est levée, on peut signer les contrats, ajoute-t-il.

Ce texte a été écrit à partir des entrevues réalisées par Catherine Richer, chroniqueuse culturelle à l’émission Le 15-18, et par Eugénie Lépine-Blondeau, chroniqueuse culturelle à l'émission Tout un matin.

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