Longtemps bastions masculins, les orchestres philharmoniques s’ouvrent, en Colombie comme partout dans le monde, lentement aux femmes. Encore faut-il un peu les encourager… C’est le pari de David Garcia, directeur de l’orchestre philharmonique de Bogotá (OFB), une institution qui compte onze formations musicales, dont la plus récente, créée en mai, est un orchestre exclusivement féminin composé de 45 musiciennes âgées de 18 à 43 ans et dirigée par la cheffe Paola Avila, 30 ans. A titre de comparaison, l’orchestre philharmonique de Vienne ne compte que 19 femmes sur 140. Récemment, en conférence de presse, quand un journaliste a demandé s’il y avait une chance pour que le concert du nouvel an soit un jour assuré par une femme, le président de cette formation, l’une des plus renommées au monde, a répondu par un très tiède «quand le moment sera venu».
A Carthagène le 12 janvier, lors de la répétition du concert pour le Festival international de musique classique, la pianiste colombienne iconique Teresita Gomez n’a pas caché son émotion : «Je suis si émue d’être là, avec vous toutes, de partager cela à mon âge.» «Et qui d’autre que l’orchestre de femmes pour accompagner l’hommage que nous faisons à Teresita Gomez ?» s’exclame Julia Salvi, la fondatrice infatigable de ce festival qui a lieu chaque