A dispositif « sur mesure », réactions mesurées. Les secteurs les plus concernés depuis dix-huit mois par le « quoi qu’il en coûte » ont, dans l’ensemble, accepté sans broncher l’extinction progressive du fonds de solidarité. D’autant plus facilement que l’assèchement de l’abreuvoir gouvernemental avait été annoncé avant l’été et qu’un filet de sauvetage est maintenu.
La prolongation jusqu’à fin septembre du fonds de solidarité, quoique dans sa version la plus restrictive − compensation de seulement 20 % de la perte de chiffre d’affaires, un chiffre insuffisant aux yeux des Entreprises du voyage (EDV) −, est un soulagement pour ceux, nombreux, qui anticipaient un arrêt au 31 août. « Satisfait », Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants hôtellerie-restauration, se trouve presque étonné que les décisions annoncées par Bruno Le Maire n’aient pas nécessité davantage de négociations. La prolongation d’un mois du fonds de solidarité « va permettre aux entreprises de l’hôtellerie et de la restauration de souffler », estime-t-il.
Eviter « l’effet d’aubaine »
Septembre devrait donner la mesure de la reprise de l’activité dans un quotidien qui associe le passe sanitaire et le retour progressif au travail, après un été réussi dans les zones touristiques traditionnelles, mais toujours délicat dans les villes. Le gouvernement veut inciter les hôteliers parisiens et les gérants de discothèques − dont les trois quarts sont restés fermées cet été − à rouvrir malgré les difficultés persistantes : pour toucher les aides en septembre, il faudra un minimum de 15 % de chiffre d’affaires, afin d’éviter ce que Bruno Le Maire décrit comme un « effet d’aubaine ».
Pour les entreprises des secteurs S1 et S1 bis dont l’activité reste durablement affectée − événementiel, discothèques, voyage, tourisme en Ile-de-France, notamment −, le gouvernement maintiendra le remboursement des coûts fixes. Pour cette aide, Bercy a fait droit à une demande exprimée de longue date : supprimer le plancher − elle était réservée aux entreprises dont le chiffre d’affaires atteignait 1 million d’euros par mois − et le plafond – le total des subventions ne pouvait, sur la durée, excéder 1,8 million d’euros.
« C’est le point important pour nous, car de nombreuses entreprises de notre secteur l’avaient déjà atteint », explique Renaud Hamaide, président de l’Union française des métiers de l’événement. Pour les agents de voyages distribuant les produits de grands tour-opérateurs, c’est le plancher de 1 million d’euros qui empêchait l’accès à l’aide.
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