En streaming via votre téléphone portable, dans la chaleur collective d’un concert, sur une platine où tourne un vinyle, quel est le coût écologique de la musique ?
Et cette industrie doit-elle, comme tant d’autres aujourd’hui, négocier un tournant vers des manières de produire moins carbonées ? Quatre-vingts secondes ce matin sur ces questions que pose le sociologue Michaël Spanu dans un article démarrant sur les propos de la musicienne classique Solweig Barbier, « en pleine dissonance cognitive », elle qui avait « arrêté la viande et les vêtements neufs », dit-elle, mais « prenait l’avion plusieurs fois par an pour jouer aux États-Unis et en Chine ».
Considérant la masse d’énergie nécessaire à alimenter les serveurs qui permettent le streaming, « l’industrie phonographique n’a sans doute jamais autant pollué qu’à l’ère de la (…) “dématérialisation” » indique Michaël Spanu, sans parler des masses de données collectées qui établissent les hiérarchies entre les artistes.
On les retrouve, ces hiérarchies, dans le spectacle vivant, les concerts
Un artiste à succès est un artiste qui voyage à travers le monde, « tournées express en avion, marketing permanent, surenchère des productions de spectacles ». Ces définitions de la réussite, du talent, du statut symbolique attaché à l’art et l’artiste sont-elles encore soutenables ? Si elles doivent évoluer, et beaucoup le souhaitent aujourd’hui de plus en plus, quels impacts économiques et individuels, sur l’organisation des festivals et le fait d’aller voir un concert ?
Question vertigineuse posée par Michaël Spanu : « dans la future société de la sobriété » où il faudra sans cesse se poser la question « de ce que l’on considère essentiel ou non (…) qu’en sera-t-il de la musique ? »
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