Royal Philharmonic Orchestra : premier orchestre étranger à se rendre aux Etats-Unis depuis deux ans

- Publié le 3 février 2022 à 14:47
Royal Philharmonic Orchestra : premier orchestre étranger à se rendre aux Etats-Unis depuis deux ans
Sous la direction de Vasily Petrenko, l'orchestre londonien a effectué une tournée de quatorze concerts dans neuf villes différentes. Malgré la pandémie et des contraintes économiques qui se sont alourdies depuis le début de la crise sanitaire.

Ce n’était jamais arrivé depuis la Seconde Guerre mondiale : pendant deux ans, aucun orchestre étranger ne s’est produit aux Etats-Unis, en raison bien entendu de la crise sanitaire qui a rendu les déplacements des ensembles particulièrement complexes. Le dernier à avoir joué sur le sol américain, c’était l’Orchestre révolutionnaire et romantique de John Eliot Gardiner, au Carnegie Hall de New York en février 2020. S’en est suivie une interruption de vingt-trois mois, à laquelle le Royal Philharmonic de Londres a mis fin en effectuant une tournée de quatorze concerts dans neuf villes différentes, qui a mené la formation de Californie à New York en passant par la Floride, la Virginie, le New Jersey…

Tout est possible

Avant le premier concert à Santa Barbara, Vasily Petrenko, directeur musical de l’orchestre, a pris la parole : « Pour nous, cela signifie que tout est possible, même dans des circonstances aussi difficile », a-t-il déclaré. Outre les contraintes sanitaires, qui ont imposé de tester quotidiennement tous les musiciens, il a fallu faire face à des problèmes économiques : « Le fret est l’un des coûts qui nous a durement touchés cette année », a ainsi expliqué James Williams, directeur général de l’orchestre, dans les colonnes du Toronto Star. « La logistique et l’expédition et tout ce genre de choses, les coûts ont absolument explosé. Et donc, pour nous, faire venir nos instruments par avion nous a coûté beaucoup plus cher que ce que cela nous aurait coûté en temps normal, avant la pandémie. »

Pas de concert, pas de cachet

Certains musiciens, testés positifs pendant la tournée, ont dû s’isoler plusieurs jours dans leurs chambre d’hôtel avant de rejoindre leurs collègues. Une vraie galère pour les intéressés, sachant que comme dans tous les orchestre londoniens, il s’agit de musiciens indépendants et non salariés : « S’ils ne travaillent pas, ils ne sont pas payés, donc l’incitation à se protéger est extrêmement élevée », a encore précisé James Williams au Toronto Star. « S’ils manquent cinq concerts, ce sont cinq cachets qu’ils ne perçoivent pas. C’est donc un véritable défi pour eux, et je leur tire mon chapeau pour avoir pris ce risque. »

La tournée du Royal Philharmonic Orchestra s’est achevée le 31 janvier au Carnegie Hall de New  York, avec un programme cent pour cent britannique, comportant des œuvres d’Elgar, Britten et Holst. « J’espère vraiment que cela donnera à d’autres orchestres, au niveau national et international, la confiance qu’il est réellement possible de réaliser de telles choses », a conclu M. Williams. « C’est difficile, mais c’est parfaitement possible. Et je pense que nous devons tous commencer à réfléchir à la manière dont nous allons vivre avec ce virus. Il ne va pas disparaître. »

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