Avec les restrictions sanitaires, les confinements successifs et les couvre-feux à forte amplitude horaire, les fans ne fréquentent plus les concerts, le public ne va plus au théâtre, les cinéphiles dans les salles obscures ni les supporteurs au stade, sans parler du spectacle vivant ou des conférences et salons professionnels. Conséquence : jamais les retransmissions sur Internet d’événements – culturels, professionnels ou sportifs – n’ont été aussi nombreuses que depuis un an. Organisateurs, exploitants et régisseurs tentent de sauver les meubles en invitant leurs publics en mode virtuel.
Tout y passe, de la fashion week (mode) aux César, des Golden Globes à la FIAC (art), en passant par les concerts de Jean-Michel Jarre, de David Guetta ou de l’Opéra de Paris. Sans oublier, bien sûr, les matchs de football à huis clos et les compétitions en tout genre. Le salon high-tech de Las Vegas, le CES, s’est tenu sur Internet, tout comme le MipTV ou le Midem de Cannes. Certains tentent même de mêler physique et numérique, comme ce fut le cas par exemple lors des défilés de mode à Paris ou à Milan. Avec une jauge de 5 000 personnes, les festivals de l’été pourraient aussi jouer sur les deux tableaux et contribuer à l’explosion du live streaming.
Hausse du trafic
Jérôme Renoux, vice-président Web et média en Europe d’Akamai, un aiguilleur mondial du trafic Internet, le constate tous les jours. « Les confinements, ou les couvre-feux, ont généré une hausse inéluctable du trafic qui se poursuit en 2021. La part la plus importante revient à la vidéo à la demande (VOD). Le live, quant à lui, promet d’être beaucoup plus conséquent cette année. »
Les internautes et les mobinautes sont aux rendez-vous de la vague du live streaming, par millions, voire dizaines de millions. Le « concert 2.0 » de Jean-Michel Jarre, le 1er janvier, a attiré 75 millions de e-spectateurs, le championnat e-sport de F1 plus de 11 millions. Côté actualités, les plates-formes françaises Loopsider et Brut retransmettent en live des événements in situ dans le monde, suivis simultanément par des milliers de personnes. Ce fut le cas de l’assaut du Capitole aux Etats-Unis le 6 janvier. « Nous couvrons tant le “froid’’ que le “chaud’’. Pour ce “chaud’’, le live permet de retransmettre manifestations, discours et conférences de presse notamment. Nous diffusons en live sur Facebook, la plate-forme la plus “mainstream’’, avec partage des revenus publicitaires comme sur le non-direct », signale Giuseppe de Martino, cofondateur de Loopsider et ancien dirigeant de Dailymotion.
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