JO Paris 2024 : des festivals «rassurés», mais Lollapalooza et Rock en Seine restent en suspens

Les organisateurs de festivals étaient inquiets quant à la tenue de leurs manifestations pendant les JO de Paris. La ministre de la Culture a reçu et rassuré leurs représentants ce mardi. Selon elle, toutes les situations sont réglées, à l’exception de Lollapalooza et Rock en Seine à Paris.

Rock en Seine et Lollapalooza doivent encore trouver une solution avec le ministère pour assurer leur tenue. LP/Fred Dugit
Rock en Seine et Lollapalooza doivent encore trouver une solution avec le ministère pour assurer leur tenue. LP/Fred Dugit

    Les représentants des festivals avaient rendez-vous ce mardi après-midi au ministère de la Culture pour éclaircir l’horizon de l’été 2024, où l’organisation des Jeux olympiques de Paris risque d’impacter plusieurs manifestations, obligées de décaler leurs dates, voire d’annuler.

    Inquiets depuis les déclarations de Gérald Darmanin sur l’impossibilité pour les forces de l’ordre de couvrir les grands rassemblements entre le mi-juillet et fin août, en particulier en région parisienne, les représentants des principales organisations d’événements culturels (Prodiss, Syndicat des musiques actuelles, France Festivals…) ont rencontré pendant deux heures Rima Abdul-Malak.



    Les propos de la ministre de la Culture sur leur maintien pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, dans un entretien accordé au Parisien mi-décembre, ainsi que la diffusion le 13 décembre dernier d’une circulaire aux préfets, relative à la sécurisation des événements culturels et sportifs de l’été 2024, signée par l’Intérieur, la Culture et les Sports, n’avaient pas totalement éteint les inquiétudes.

    Quelques heures avant leur rendez-vous ce mardi, plusieurs syndicats et patrons de festivals nous exprimaient encore leurs interrogations. « Nous avons eu avec une quarantaine festivals une réunion de travail aux Transmusicales de Rennes en décembre et ils sont unanimes : après deux années blanches liées à la crise sanitaire, en 2020 et 2021, une nouvelle annulation ne serait pas supportable », nous rappelait Aurélie Hannedouche, la directrice du Syndicat des musiques actuelles (SMA).

    « Aucun festival ne se trouve dans la situation de devoir annuler »

    La ministre de la Culture a rappelé le cadre de la circulaire envoyée aux préfets : seuls les festivals mobilisant des unités de force mobiles (dites « UFM », pour les compagnies de CRS ou escadron de gendarmerie) pendant les Jeux olympiques (du 18 juillet au 11 août 2024) et les jeux paralympiques (du 24 août au 8 septembre 2024) sont concernés par des ajustements de dates ou de format.

    « Sur la quinzaine de festivals concernés dans ces deux périodes et qui mobilisent des UFM, des solutions sont d’ores et déjà trouvées pour la plupart de ces événements, à l’exception de Lollapalooza, dans l’hippodrome ParisLongchamp (XVIe) et de Rock en Seine, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), pour qui le travail se poursuit afin de trouver des solutions », commente le cabinet de Rima Abdul-Malak.

    « La ministre a fait part de son étonnement en lisant dans la presse que certaines organisations professionnelles ont évoqué le chiffre de 2600 festivals concernés par des annulations, alors que ce chiffre ne repose sur aucune évaluation et que la circulaire précise l’inverse. À ce jour, aucun festival ne se trouve dans la situation de devoir annuler : ceux qui ne mobilisent pas des unités de force mobile ont vocation à se tenir. Concilier vie culturelle et sportive pendant cette période est l’objectif fixé par les ministres aux préfets. »

    « Que des promesses orales, pas écrites »

    La patronne du SMA, qui représente quelque 200 festivals, est sortie « rassurée » de la réunion. « La ministre a vraiment pris la mesure du problème et le ministère a fait un gros boulot, réagit Aurélie Hannedouche. La ministre nous dit qu’il n’y a plus de sujet, qu’elle a pris attache avec la plupart des préfets et que très peu de festivals sont encore concernés. Mais on va quand même rester vigilants jusqu’en 2024, car il n’y a que des promesses orales, pas écrites. On va d’ailleurs se revoir tous les trois mois avec l’équipe de la ministre pour faire le point sur chaque dossier. »



    « Les échanges ont été constructifs et rassurants, estime aussi Malika Seguineau, directrice générale du Prodiss (Syndicat national du spectacle musical et de variété), qui réunit les plus gros événements et plus grandes salles de spectacles. Nous avons désormais un cadre — avec la circulaire envoyée aux préfets — et une ligne très clairs de la ministre, qui refuse de parler d’annulation, mais nous n’avons pas encore de décisions fermes. Nous espérons une parfaite visibilité à la fin de ce premier trimestre et une stabilité des décisions jusqu’en 2024. »

    Malika Seguineau tient d’ailleurs à rappeler que « les JO de Paris auront malgré tout un impact sur le secteur musical, puisqu’il n’y aura pas de concerts dans les stades, ni à Paris La Défense Arena et à l’Accor Arena pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Ce sera un gros manque à gagner. »