Défense des grands-mères

François Morel se demande pourquoi on souhaite "un bel anniversaire" plutôt qu'un "bon anniversaire" ©Radio France - capture écran
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François Morel se demande pourquoi on souhaite "un bel anniversaire" plutôt qu'un "bon anniversaire" ©Radio France - capture écran
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C’est une histoire qui n’a pas forcément fait la une des journaux. Il y est question de droit, de liberté. Heureusement, l’indispensable Fabrice Drouelle s’est rendu compte du caractère emblématique de cette affaire sensible…

« C’est un voyage dont Elodie se souviendra longtemps. Un voyage en TGV entre Reims et Paris. C’est un matin de printemps. L’air est doux en ce 8 avril 2021 dans la cité des sacres et Elodie a le projet de monter vers la capitale. Elle y va pour son travail mais elle ne voyage pas seule. Elle voyage avec sa grand-mère. Elles sont inséparables toutes les deux. Elodie ne pourrait se passer de sa grand-mère. Et quand Élodie n’est pas avec elle, sa grand-mère a le sentiment d’être abandonnée, inutile. Ce sont deux amies, deux confidentes, deux complices. Oui, quand on croise Elodie, on est presque sûr de rencontrer sa grand-mère, si imposante, si volumineuse. Toutefois, dans le regard des autres, Elodie ne peut s’empêcher de lire la stupeur chez ceux qui jugent sa grand-mère un peu trop encombrante. Il est vrai que du haut de son mètre quatre-vingt, la grand-mère d’Élodie ne passe pas inaperçue. Et c’est précisément ce que lui reprochera le contrôleur SNCF ce matin-là qui verbalise la grand-mère d’Elodie pour occupation abusive de l’espace bagage.

La grand-mère d’Elodie se plait en effet à voyager dans l’espace bagage. C’est là qu’elle se sent à sa place parmi les valises et les sacs à dos. La grand-mère d’Élodie n’est pas une grand-mère comme les autres. Si elle mesure 1m80, son poids est de 8 kilos… »

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Vous l’avez peut-être compris, la grand-mère d’Élodie est une contrebasse que tous les musiciens appellent « la grand-mère » depuis le Picollo et Saxo de notre enfance. Et aujourd’hui, les grands-mères en ont ras le bol, elles en ont plein le dos d’érable, d’épicéa, d’ébène ou de fibre de carbone car elles subissent une discrimination insupportable de la part de la SNCF qui distribuent des amendes aux contrebassistes sous prétexte qu’ils ont eu le tort de ne pas avoir choisi le triangle, l’harmonica ou la flûte à bec comme instrument de prédilection.

Monsieur le directeur de la SNCF, changez le règlement. C’est tout simple ! Un bagage ne doit pas dépasser 1m30, d’accord mais faites une exception pour les contrebasses et pour les harpes aussi afin que les contrebassistes et les harpistes puissent voyager en train comme les autres musiciens avec leurs instruments. On n’imagine pas un orchestre sans contrebasse. On n’imagine pas un orchestre sans harpe. Ce n’est donc pas aux orchestres de s’adapter mais à vous ! Vous rappelez suffisamment souvent que la voiture pollue 50 fois plus que le train. Les contrebassistes et les harpistes n’ont aucune envie d’avoir un bilan carbone désastreux à cause de votre règlement injuste et partial.

Monsieur le directeur de la SNCF, dès que vous aurez changé le règlement, tenez-nous au courant. D’avance, merci pour les grand-mères !

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