« Séisme », opéra 2.0 : le monde lyrique à l'ère des nouvelles technologies

Séisme, à l'Opéra de Montpellier - Marc Ginot
Séisme, à l'Opéra de Montpellier - Marc Ginot
Séisme, à l'Opéra de Montpellier - Marc Ginot
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Capteurs, haut-parleurs, gilets vibrants et intelligence artificielle. L’opéra de Montpellier présentait du 10 au 11 février « Séisme », une expérience lyrique, immersive et numérique. Le futur de l’opéra s’écrira-t-il avec les nouvelles technologies ? Reportage.

C’est par l’installation des gilets vibrants Subpac que démarre l’expérience. Equipé, le public va ensuite s’introduire dans un espace où sera diffusé Séisme, une œuvre immersive, multisensorielle, née d’une commande de l’Opéra-Orchestre national de Montpellier. Audrey Brahimi, responsable du développement numérique de l'institution, explique en quoi cette œuvre repousse les limites techniques : « Séisme est innovant parce qu’il s’agit d’une installation immersive qui fait appel à plusieurs médias, à l’intelligence artificielle, et il y a évidemment de la nouvelle musique qui a été commandée. L’idée était d’avoir un projet pluridisciplinaire qui puisse mêler musique, poésie, théâtre, immersion, vidéo. C’est ce qui en fait pour nous un projet innovant ».

« C’est notre mission parce que nous travaillons pour demain »

Avec une mise en scène de Franciska Ery, une musique d’Alex Ho et un livret d’Ar Guens Jean Mary, Séisme est une œuvre qui met en son, en vidéo et en vibration les enjeux environnementaux. Accompagner de tels projets et suivre les progrès technologiques est essentiel pour une maison lyrique, explique Valérie Chevalier, directrice de l’Opéra de Montpellier : « Les maisons d’opéra ont créé Carmen, les orchestres ont accepté de jouer le Sacre du Printemps, qui était à l’époque inaudible. C’est notre mission parce que nous travaillons pour demain, parce que nous sommes connectés avec le vivant, avec la jeunesse. Et nous pensons au patrimoine de demain, c’est essentiel pour nous, cela fait partie de nos missions. »

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Séisme, à l'Opéra de Montpellier
Séisme, à l'Opéra de Montpellier
- Marc Ginot

L’Opéra est ainsi doté d’une responsable du développement numérique, Audrey Brahimi. Elle expose les projets qui sont développés au sein de l’institution : « Nous avons fait plusieurs fois appel à la participation active du public, soit par le dispositif sonore dont il est entouré, soit par le coté interactif. Nous développons aussi des jeux vidéo, nos projets s’intègrent totalement dans la programmation que propose Valérie Chevalier depuis 10 ans. »

Dans Séisme, l’usage de nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle, permet d’explorer l’impact des séismes et invitent le public à dialoguer avec la terre. La metteuse en scène, Franciska Ery a ainsi du apprivoiser celles qu’elle ne maitrisait pas. Nous lui avons demandé si, selon elles, les nouvelles technologies, faisaient partie du futur de l’opéra :
« Elles font déjà partie de son présent. Elles nous offrent des outils pour travailler différemment et plus efficacement mais je ne pense pas qu’elles vont remplacer l’humain. L’opéra est un art interdisciplinaire qui nécessite de nombreuses expertises, et sa musique viendra toujours d’émotions humaines. Donc oui, je pense qu’il faut expérimenter, apprendre, mais ça ne changera fondamentalement pas notre perception de l’opéra ».

Séisme à l'Opéra de Montpellier
Séisme à l'Opéra de Montpellier
- Marc Ginot

« L’utilisation des nouvelles technologies va s’accélérer, se banaliser, déclare Valérie Chevalier. Elle fait partie de l’univers des metteurs en scène aujourd’hui ». Et du public de demain.

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