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Albums DeLuxe, albums de trop ?

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Pour occuper l’espace médiatique et nourrir l’ogre du streaming, les maisons de disques généralisent le principe des albums augmentés de plus en plus rapidement après leur sortie initiale. Au risque de lasser.
par Patrice Demailly et Dessin Fräneck
publié le 7 janvier 2022 à 17h15

Peu importe qu’on les appelle réédition, Deluxe, super-édition ou repack. Ces albums-là sont toujours une mouture augmentée du disque original, arrivant généralement entre six mois et un an, voire nettement moins chez certains rappeurs, après la publication initiale. La valeur ajoutée ? Des morceaux inédits, des versions live ou acoustiques, des instrumentaux, des duos, des remixes, des reprises. Ou encore un livret différent, avec modification du code couleur de la pochette et du nom.

Rythme quasi-hebdomadaire

S’il n’a rien de novateur, puisque ce principe existe depuis longtemps pour célébrer la date anniversaire d’un disque majeur, ce concept a pris des proportions industrielles ces trois dernières années. C’est désormais à un rythme quasi-hebdomadaire qu’il se mêle aux sacro-saintes sorties du vendredi. Un passage obligé pour tout artiste évoluant en Ligue 1 et aux chiffres de vente et d’écoute emballants. «Il n’y a pas de règles mais c’est la dynamique d’un projet qui crée tout à coup un besoin supplémentaire créatif et de présence», reconnaît Natacha Krantz, directrice de la communication d’Universal Music France. Majors comme indépendants ont recours a ce procédé sans ciller. Aucun genre musical n’est épargné par le phénomène, malgré une récurrence prégnante dans la variété et le rap.

Stratégie vénale ou véritable intérêt artistique ? La pratique crée débat et n’a pas spécialement bonne réputation au point d’entendre certains la qualifier d’arnaque. Peut-être est-ce là l’explication du ma

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