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Le conseil d’administration du Centre national de la musique adopte un budget 2026 volontariste et confirme son engagement aux côtés de la filière musicale et des variétés dans un contexte budgétaire contraint.

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Le Conseil d’administration du Centre national de la musique (CNM) adopte un budget de 133 M€ pour 2026 dont 113,4 M€ en interventions financières en faveur de la musique et des variétés dans un contexte de transformation significative de son modèle de financement.




Le CNM parvient à confirmer son soutien à la filière musicale et des variétés dans un cadre contraint.

Le budget 2026 du CNM s’inscrit en effet dans un cadre renouvelé, tel qu’il résulte du projet de loi de finances dans sa version actuellement en discussion.

D’une part, la subvention de l’État pour charges de service public diminue de 7 millions d’euros pour s’établir à 20 M€. Ainsi, pour la première fois depuis la création du CNM, la dotation budgétaire couvre uniquement le fonctionnement de l’établissement, sans pouvoir abonder le financement des aides au secteur musical.

D’autre part, les plafonds des deux taxes affectées au CNM augmentent de 8 millions d’euros (le plafond de la taxe sur les spectacles vivants musicaux et de variété – TSV – passant à 58 M€, et celui sur le streaming musical – TSM -à 21 M€).

Cette hausse des plafonds ne suffit toutefois pas à compenser totalement la diminution de la dotation budgétaire, puisque les prévisions pour la taxe streaming (18 M€) atteignent un rendement inférieur au plafond réhaussé. 

Pour réaffirmer son soutien à la filière musicale, le CNM mobilise 6 millions d’euros de réserves disponibles, afin de maintenir les aides financières sectorielles à un niveau permettant de répondre aux besoins de la filière (80,8 M€ au global) et de limiter la baisse des aides transversales (développement international, structuration, innovation, transition écologique, égalité et inclusion) (20,5 M€ au global). A cela s’ajoutent 12 M€ au titre du plan pluriannuel de soutien à la transition des lieux.

Le président du CNM souligne toutefois le caractère exceptionnel et non reconductible de ce prélèvement sur les réserves : « En 2027, nous devrons construire notre budget uniquement à partir des ressources pérennes. » Le budget 2026 est donc, comme l’a relevé le conseil d’administration, un budget de transition.

Les choix présentés par le CNM pour assurer son engagement aux côtés de la filière musicale et des variétés permettent la mise en œuvre d’un schéma d’intervention reposant à la fois sur une cohérence entre les recettes et les dépenses, et sur une contribution de l’ensemble des acteurs aux enjeux transversaux du secteur.

Ainsi :

  • le produit des deux taxes affectées finance en priorité les aides sectorielles correspondant à l’objet de chaque taxe : aides sectorielles au spectacle vivant (production, diffusion, salles, festivals…) pour la TSV ; aides sectorielles à la musique enregistrée, à la création et à l’édition musicale pour la TSM.

La progression du rendement de la TSM permet ainsi d’accroître les budgets consacrés aux aides à la production phonographique (10,9 M€, +3,3 M€), conformément à la vocation initiale de cette taxe, tout en maintenant les aides à la création (1,4 M€) et à l’édition musicale (1,3 M€) au niveau de 2025.

  • dans une moindre part et pour faire face à la baisse de la dotation budgétaire, le produit des deux taxes affectées (à hauteur de 25 % du rendement) est mobilisé, au profit des aides transversales.
  • les contributions volontaires des organismes de gestion collective (OGC) sont affectées globalement aux aides transversales. À cet égard, une discussion est en cours pour déterminer le niveau des contributions 2026, établir une trajectoire pluriannuelle et convenir d’une affectation correspondant aux priorités partagées avec ces organismes.
  • enfin, les réserves disponibles du CNM, provenant notamment des crédits 2025 non consommés, des annulations d’aides et des droits de tirage prescrits fin 2025 permettront d’amortir en partie les effets de la baisse de la dotation budgétaire, en abondant :
  • certaines aides sectorielles au spectacle vivant (qui s’élèveront au global à 20,2 M€), afin de limiter la baisse des aides à la production, à la diffusion, aux salles et aux festivals, et de maintenir cette année l’aide en faveur de la musique classique et contemporaine, bien qu’elle ne soit pas soumise à la taxe sur le spectacle vivant et qu’elle ne puisse plus être financée par la dotation budgétaire.
    • les aides transversales, pour maintenir le budget de l’aide au développement international à son niveau de 2025 (5 M€), et pour amoindrir la baisse des aides à la structuration (2,8 M€), à l’innovation (1,1 M€), à la transition écologique (0,75 M€, à l’égalité et à l’inclusion (0,75 M€) et aux aides territoriales (5,8 M€ cofinancés par le CNM, les DRAC et les collectivités territoriales).  

Au total, le Centre national de la musique mobilise ainsi un budget de 133 millions d’euros en soutien de la filière musicale et des variétés, et limite la baisse de son budget d’intervention à 4 % par rapport à son niveau de 2025.

Le projet de loi de finances pour 2026, étant toujours en discussion à l’Assemblée nationale et au Sénat, peut être amené à évoluer. Le CNM et l’ensemble de la filière musicale et des variétés portent d’ailleurs auprès des parlementaires, des demandes sur le déplafonnement des deux taxes affectées et sur le niveau de la subvention pour charges de service public. Si ces paramètres étaient modifiés dans la loi de finances adoptée, le CNM pourrait être amené à présenter un budget rectificatif en début d’année 2026.