D’abord 8, puis 9 et maintenant 10 % : le marché allemand de la musique enregistre une nette augmentation de son chiffre d’affaires pour la 3e année consécutive. C’est ce que montre le bilan de 2021 présenté le 3 mars à Berlin par le BVMI (branche allemande de l’IFPI)
Le streaming reste le facteur de croissance majeur en 2021
Alors que de larges pans de l’économie musicale étaient encore touchés par les effets de la pandémie, notamment dans le secteur du live, les affaires ont continué à progresser, du moins dans le domaine de la musique enregistrée.
En effet, en 2021, les maisons de disques ont réalisé un CA de 1,96 milliard d’euros, ce qui constitue une augmentation de 10 % par rapport à l’année précédente.
En 2021, 76,4 % des recettes totales provenaient du secteur digital, tous formats confondus, dont 68,3 % étaient générés par le streaming audio à lui seul. À titre de comparaison, en 2020, la part de marché numérique globale était encore de 71,5 %, le streaming audio représentait au total 63,4 % du CA des maisons de disques.
État des ventes physiques
Le 2e segment contributeur du marché phonographique allemand reste le CD, qui enregistre toutefois une baisse pour tomber de 21,6 % en 2020 à 16,3 % de part de marché en 2021.
On retrouve également le vinyle à la 2e place des ventes physiques, avec 6 % de parts de marché en 2021, soit un demi-point de plus que l’année précédente et correspondant à une augmentation de 20,1 % de son CA.
La CA généré par le numérique sur le marché total a augmenté de 17,7 % en 2021. La part de marché du physique sur le CA total s’élève désormais à 23,6 % et est « toujours assez stable ».
Au niveau des droits voisins (collectés et redistribués par la GVL), les producteurs phonographiques enregistrent une augmentation d’environ 9,4 % en 2021, passant de 216 millions d’euros l’année précédente à 236 millions d’euros aujourd’hui. Les recettes provenant des licences de musique pour le cinéma, la télévision et la publicité ont également connu une nette augmentation : les recettes de synchro ont augmenté de 21,6 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre environ 9 millions d’euros.
Ventilation par esthétique : nette augmentation pour les produits enfants et le répertoire dance, le classique sous pression
En 2021, la pop représente à nouveau le segment de répertoire le plus fort dans le marché de la musique enregistrée – avec 24,4 %, tout en ayant toutefois perdu 2,2 % par rapport à l’année précédente.
Derrière la pop, le hip-hop et le rap consolident leur 2e place pour la 3e année consécutive. La part de CA de ce genre s’élève à 19,4 %, mais reste encore légèrement inférieure à la valeur record de 19,7 % établie en 2020.
Le rock reste quant à lui en 3e position du classement, se maintenant presque au niveau de l’année précédente avec une baisse de 0,2 %, alors que le genre représentait encore 19,6 % en 2019, et 17,9 % en 2020.
Les formats destinés aux enfants et également le genre dance ont enregistré une augmentation considérable dans les parts de marché, en se classant respectivement aux 4e et 5e places du marché. En effet, le répertoire pour enfants est passé de 9,9 % l’année précédente à 12,2 %, soit une hausse de 2,3 points. Le format dance est quant à lui passé de 8,1 % à 10,4 % en 2021.
La tendance est encore à la baisse pour la musique classique, qui enregistre une part de 1,9 % en 2021 (2,1 % en 2020, 2,2 % en 2019).
En revanche, le jazz, qui a diminué au cours des dernières années, passant de 1,5 % (2019) à 1,4 % (2020), a de nouveau progressé en 2021 pour atteindre 1,5 % sur un marché en croissance.