Le Centre national de la musique présente ses rapports annuels sur la diversité de la musique dans les paysages audiovisuel et radiophonique pour 2020
Dans le cadre de sa mission d’observation de la filière de la musique, le CNM publie chaque année deux rapports sur la diversité de l’exposition de la musique, dans le domaine audiovisuel et à la radio.
Marqué par la crise sanitaire, le secteur des médias a vécu une année 2020 exceptionnelle et paradoxale. Avec, d’une part, une surconsommation du média TV redevenu média de référence avec le confinement, malgré un effondrement en parallèle des recettes publicitaires. Et avec, d’autre part, des pertes d’audience exceptionnelles (40,4 millions d’audience cumulée, soit -1,9 million) pour le média radio, largement supportées par les radios musicales (17,6 millions, soit -2 millions), également dans un contexte de baisse des recettes publicitaires (623 M€, soit -91 M€).
Indicateurs de la diversité musicale dans le paysage audiovisuel | Année 2020
En 2020, la durée d’écoute globale de la TV s’établit à 3 heures 58 minutes (+18 min), une durée record liée à une augmentation du nombre de téléspectateurs quotidiens (+8 %) et au temps consacré par chacun au visionnage de la TV (+3 %).
Les chaînes ont su adapter leurs programmes, les réajuster à l’occasion du déconfinement, renforcer les thématiques culturelles en soutien des festivals et des artistes dans des conditions sanitaires strictes, voire se réinventer à l’image de la reconversion de France 4.
Sur le panel et sur la tranche horaire 24h-24h, les indicateurs de la diversité progressent sur la période : à la fois en nombre de vidéomusiques (12 572, +9,8 %), d’artistes (5 254, +10,1 %) et de diffusions (940 694, +1,4 %). La francophonie progresse également (48,8 %, +0,7 pt), la variété française s’exposant à hauteur de 21,5 % (+1 pt) ; les nouveautés atteignent quant à elles leur plus bas niveau (64 %, -4,1 pts).
Pour la troisième année consécutive, le volume d’heures de diffusion des concerts et interprétations en plateau se contracte avec 1 743 heures 47 minutes (-0,2 %) et la diffusion de concerts atteint son plus bas niveau depuis 2009 ; si les programmes différents diffusés sont plus nombreux (876, +17,1 %), l’exposition des artistes est en repli (2 516, -0,6 %). Quoique moins exposée, la musique classique prédomine (34,2 %, -2,2 pts). La première partie de soirée totalise 108 heures 13 minutes de diffusion musicale (+0,9 %), dont plus de 85 heures de live plateau (+3,5 %).
Indicateurs de la diversité musicale dans le paysage radiophonique | Année 2020
Malgré l’annulation de partenariats et d’évènements, la quasi-totalité des radios du panel bouleverse ses programmes et réaffirme son soutien à la scène française, par le biais d’opérations de promotion des artistes français, d’émissions spéciales et d’interviews d’artistes locaux, ce que confirme la hausse du taux de musique, conséquence mécanique de la chute du temps d’antenne dédié à la publicité.
Pour la 5e année consécutive, le panel présente les principaux indicateurs de la diversité en hausse : +12,5 % de titres, +9,3 % d’artistes, +3,2 % de diffusions. Néanmoins les contacts musicaux (nombre de diffusions pondérées par l’audience) reculent de -1 %. En contact, la part des nouveautés recule de -2 pts, celle des nouveautés francophones gagne +1,8 pt. Les nouvelles entrées en playlist sont stables à 3,3 % des titres, avec une part inégalée de 40,5 % de francophones (+3,5 pts). Le répertoire diffusé privilégie le pop/rock (24,1 % de part en diffusion) devant la variété française (16,9 %) et la dance (14,7 %), les labels indépendants progressant à 26,1 % de part en diffusion (+4,8 pts).
Extension des études diversité | Année 2021
En marge de la présentation de ces rapports, et dans l’objectif de promouvoir la diversité musicale, la création et la francophonie, le CNM poursuit la refonte de l’observation de la diversité cet été pour une première publication début 2022.
Le nouveau format consiste à appréhender la diversité musicale sous tous ses aspects, de l’amont, la production, à l’aval, la diffusion et la consultation, couvrant les univers de la production phonographique, la radio, la télévision et le streaming (audio et vidéo).
Ce projet est le fruit d’un long travail de concertation initié à l’été 2020 avec les acteurs « traditionnellement » associés aux « comités radio et TV » de l’Observatoire de la diversité musicale, élargi aux acteurs du numérique et à ceux de la production phonographique, afin de bâtir des indicateurs partagés.
Ce dispositif doit permettre de répondre aux attentes collectives de la filière en apportant des réponses communes sur des sujets de diversité musicale mais aussi de transparence et d’accès aux données.