Le Centre national de la musique (CNM), le ministère de la Culture, publient ce 21 novembre 2025 un bilan provisoire* de la saison 2025 des festivals de musique et d’humour.
Ce bilan repose sur l’analyse des réponses de 947 festivals (pour moitié des festivals de musiques actuelles) se déroulant habituellement entre janvier et août. Les organisations professionnelles Ekhoscènes, France Festivals et le Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) ont été associées à la réalisation de cette étude, dont elles sont partenaires.
Près de 8 festivals de musique et d’humour sur 10 connaissent des difficultés, majoritairement financières
En 2025, 79% des festivals du panel qui ont tenu une édition déclarent avoir rencontré des difficultés, en premier lieu d’ordre financier (80%). S’ensuivent les aléas naturels, ou encore la difficulté à recruter des bénévoles, notamment pour les festivals pluridisciplinaires.
Parmi les 869 festivals qui se sont tenus sur la période, 36% déclarent ainsi avoir été confrontés à des aléas naturels, soit 2 points de plus qu’en 2024. Les aléas en cause sont principalement des températures extrêmes (42%), des orages (28%) ou encore des fortes précipitations (25%), et touchent bien évidemment de manière plus forte les festivals se déroulant intégralement en plein air.
8% des festivals répondants déclarent qu’ils n’ont pas eu lieu en 2025, dont certains parce qu’ils ont été contraints d’annuler leur édition. Parmi ces 8%, 6 structures ont précisé la raison de la non-tenue de leur édition 2025, dont 4 mettant en avant les difficultés financières, 1 l’impact des aléas naturels, et 1 le besoin de faire une pause pour réfléchir à l’évolution de leur projet.
Au total, ce sont environ deux tiers des festivals qui ont déclaré avoir procédé à une évolution de leur format en 2025. Cela concerne en premier lieu le nombre de spectacles programmés (en évolution chez 43% des répondants), puis la capacité d’accueil (29%), la durée du festival (25%) suivi du nombre de sites/scènes (25%). Ces évolutions se font à la hausse pour une majorité de festivals.
Cette année à nouveau, des fréquentations encourageantes mais une situation économique complexe
Près de trois quarts des festivals ayant répondu à cette question indiquent en 2025 une capacité d’accueil identique à l’édition précédente (71%) et une majorité des répondants situe sa capacité d’accueil entre 1000 et 5000 spectateurs, avec une fréquentation moyenne de 8 707 spectateurs.
Le taux de remplissage moyen réalisé par les festivals analysés atteint 80% en 2025 et plus d’un tiers (36%) déclarent un taux de remplissage supérieur ou égal à 90%. Ce taux de remplissage a augmenté cette année pour 50% des festivals s’étant exprimés sur cette question.
Cependant, malgré ces chiffres encourageants, les recettes de billetterie ne couvrent plus toujours les augmentations des coûts techniques, artistiques et de sécurité auxquels les festivals font face depuis plusieurs années.
Ainsi, les dépenses artistiques et techniques ont augmenté pour presque la moitié des festivals du panel, les musiques actuelles étant les plus impactées par ces hausses. La sécurité, en particulier, est en hausse pour 40% des festivals de musiques actuelles. Si les autres postes de dépenses sont stables pour la majorité des festivals, une hausse des frais d’assurance concerne plus d’un tiers des répondants (35%).
Face à cela, l’évolution des recettes est plus contrastée. Bien que les subventions des collectivités territoriales soient majoritairement stables, un quart des festivals notent une baisse des aides régionales et un tiers des aides départementales.
- Ainsi, à l’issue de leur édition 2025, 34% des 546 festivals analysés à ce jour déclarent un déficit supérieur à 5% malgré un taux de remplissage moyen de 78% pour 102 répondants. L’équilibre est atteint pour 41% d’entre eux et 25% sont bénéficiaires. Plus de 8 festivals sur 10 déclarent que leur prochaine édition pourra se tenir, mais jusqu’à 16% des festivals de musiques actuelles ne peuvent pas encore l’affirmer.
Un engagement fort des festivals dans la lutte contre les VHSS et pour la réduction de leur empreinte environnementale
Les festivals ayant eu lieu en 2025 sont plus de deux tiers à déclarer mettre en place des actions de lutte contre les violences et harcèlements à caractère sexiste et sexuel (VHSS), et près de trois quarts dans les musiques actuelles. Parmi les mesures adoptées, la formation de l’équipe de direction (85%), la désignation d’une personne référente VHSS dans l’équipe (83%) ainsi que l’information et la sensibilisation du personnel (79%) reviennent majoritairement.
Ils sont également trois quarts à déclarer avoir engagé des actions à impact direct visant à réduire leur empreinte environnementale. Ces actions concernent dans la majorité des cas la réduction et gestion des déchets et des pollutions (93%), l’alimentation responsable (91%) et la communication responsable (86%).
*Le bilan complet de l’année 2025, portant sur les festivals de toutes les disciplines dont la musique, sera publié par le ministère de la Culture au printemps 2026.

Le Centre national de la musique dresse un bilan anticipé des festivals en 2024 en partenariat avec le ministère de la Culture
Le Centre national de la musique (CNM) et le Département des études, de la prospective, des statistiques et de la documentation du ministère de la Culture (DEPS), en lien avec la DGCA, publient ce 18 octobre 2024 un bilan provisoire de la saison 2024 des festivals de musique et d’humour, grâce à une enquête réalisée auprès des festivals qui se sont déroulés entre janvier et août 20241.
Cette étude, menée avec le concours des organisations professionnelles Ekhoscènes, le Syndicat des Musiques Actuelles (SMA) et France Festivals, montre que si l’impact direct des Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) s’avère limité, ce sont les difficultés économiques et les aléas climatiques qui ont affecté le plus fortement les festivals cette année, rendant cette activité de plus en plus risquée.
Un impact des JOP 2024 limité
Parmi les 877 festivals qui ont été interrogés, 95% se sont déroulés comme prévu en 2024, 3% n’avaient pas d’édition prévue et 2% ont été annulés, dont une seule annulation a été directement liée aux JOP.
Toutefois, parmi les 834 festivals ayant déclaré se dérouler comme prévu, 10%, soit 79 événements, ont signalé des perturbations ou des difficultés causées indirectement par les JOP. Celles-ci ont entraîné des modifications de dates, de lieux, des annulations partielles, des problèmes de sécurité ou encore des difficultés liées à l’indisponibilité de certains prestataires et équipements.
Si l’impact direct des JOP s’avère donc limité, certains effets indirects, comme l’augmentation des coûts techniques et de sécurité, restent quant à eux difficiles à quantifier.
Des festivals de plus en plus exposés aux risques climatiques
Le baromètre confirme l’impact croissant des aléas climatiques sur les festivals. Ces aléas (pluies, orages, fortes températures, etc.) ont causé l’annulation de 2 des 14 festivals recensés, et affecté un tiers des 834 festivals qui ont eu lieu en 2024. Ils sont désormais la deuxième cause de difficultés derrière les difficultés financières, provoquant des changements de lieux, de dates ou des annulations totales ou partielles.
Face à ce constat, accentué par une saison estivale particulièrement pluvieuse, les organisateurs expriment clairement le caractère risqué de la tenue de leur festival.
Des fréquentations encourageantes…
Un quart des festivals ayant répondu à l’enquête ont augmenté leur capacité d’accueil en 2024.
La fréquentation moyenne est désormais de 8 181 spectateurs, et la médiane de 2 177. Plus d’un quart des festivals (26%) ont un taux de remplissage supérieur à 90%. Ce taux est en hausse pour 44% des festivals, stable pour 26%, et en baisse pour 30% par rapport à l’année dernière.
Cependant, malgré ces chiffres encourageants, les recettes de billetterie ne couvrent plus toujours les augmentations des coûts techniques, artistiques et de sécurité auxquels les festivals font face depuis plusieurs années.
… mais une situation économique de plus en plus complexe
Plusieurs indicateurs convergent pour mettre en évidence une situation économique de plus en plus tendue des festivals de musique et d’humour. Les difficultés financières constituent la première cause d’annulation des festivals (8 sur 14 cas recensés). 48% des festivals de musique et d’humour parmi ceux qui ont renseigné les données budgétaires, ont déclaré un exercice déficitaire. Plus notable encore, 44% des festivals affichant des taux de remplissage supérieurs à 90% font état d’une édition déficitaire en 2024.
Ce premier bilan anticipé de la situation des festivals de musique et de variétés a désormais vocation à être publié chaque année, afin d’observer avec précision les évolutions et défis auxquels les festivals sont confrontés.
1 Sur les 2082 festivals de musique et humour répertoriés en France contactés dans le cadre de cette enquête et s’étant déroulés en 2024, 877 (42%) se déroulant habituellement entre janvier et août ont apporté des réponses exploitables.