Année 2022, record battu : reprise ou édition hors norme ? Le CNM publie son rapport annuel sur la diffusion des spectacles de musiques actuelles et de variétés
En 2022, le montant total des recettes de billetterie franchit pour la première année la barre symbolique du milliard d’euros, malgré un début d’année encore marqué par des restrictions liées à la crise sanitaire. Une forte progression à nuancer cependant selon les contextes de diffusion et compte tenu des contraintes économiques fortes qui pèsent sur la filière.
Le Centre national de la musique (CNM) réalise ce rapport annuel sur la base des données issues des déclarations de taxe de toutes les salles et tous les festivals diffusant des spectacles de musiques actuelles et de variétés. Les spectacles de musique de patrimoine et de création ne sont pas assujettis à cette taxe.
L’année 2019, dernière dite « normale » avant la crise sanitaire, était déjà considérée comme une année exceptionnelle (voir l’Étude sur la diffusion des spectacles de musiques actuelles et de variétés en 2019). Avec plus de 62 000 représentations payantes et 32 millions d’entrées, l’année 2022 franchit pour la première fois le seuil du milliard d’euros de recettes avec un total de 1 146 M€ de billetterie. À cela s’ajoutent 11 701 représentations gratuites comptant pour 27 M€ d’assiette dans la taxe appliquée sur les montants de contrats de cession. La hausse de la fréquentation des représentations payantes (+7 %) inférieure à la hausse des recettes de billetterie (+17 %) traduit une hausse généralisée du prix moyen du billet (+9 %).
Si une grande partie de l’offre (61 %) est concentrée dans les lieux de petites jauges (moins de 200 entrées), les lieux grandes jauges (plus de 6 000 entrées) génèrent près de la moitié des recettes de billetterie (42 % pour 1 % des représentations). Tandis que ces deux types de configuration progressent sur l’ensemble des indicateurs, les jauges intermédiaires semblent plutôt revenir au niveau de 2019.
Les festivals quant à eux progressent, même si les situations restent contrastées entre éditions exceptionnelles et baisses de fréquentation, ces dernières pouvant être imputées à divers facteurs, tels que la richesse de l’offre estivale ou encore les aléas climatiques. 2022 marque ainsi un retour en force des festivals, mais ne doit pas masquer des tensions de plus en plus fortes sur les modèles économiques de ces événements (voir l’Étude sur l’économie des festivals du CNM publiée au Printemps de Bourges en avril 2023).
Le Centre national de la musique (CNM) réalise ce rapport annuel sur la base des données issues des déclarations de taxe de toutes les salles et tous les festivals diffusant des spectacles de musiques actuelles et de variétés. Les spectacles de musique de patrimoine et de création ne sont pas assujettis à cette taxe.
Même si l’Île-de-France concentre une part importante de l’offre des spectacles payants (40 %), tous les territoires sont riches de propositions. Il est intéressant de noter en revanche une légère baisse de l’offre proposée par les acteurs publics (collectivités territoriales, établissements publics, etc.) au profit des associations (51 % des déclarants) et des sociétés commerciales.
Parmi les esthétiques diffusées, l’Humour représente encore en 2022 la part la plus importante de l’offre (28 %), tandis que le genre Pop, Rock, et assimilés se maintient en tête de la fréquentation et de la billetterie (respectivement 23 % et 29 %). Sur ces deux indicateurs, le genre Rap, Hip-hop, et assimilés connaît, quant à lui, les croissances les plus fortes par rapport à 2019 (+71 % en fréquentation et +96 % en recettes de billetterie).
Enfin, le Top 50 des lieux réalisé dans le cadre de cette étude représente une part de la fréquentation et des recettes globales identique à 2019, mais une part en baisse du nombre de représentations, en raison de l’accélération de l’offre dans les lieux de très grandes jauges (+45 %). La part des 50 plus gros festivals augmente quant à elle fortement dans l’ensemble des représentations par rapport à 2019, notamment du fait des éditions exceptionnelles de 2022. Cette hausse est toutefois contrebalancée par une évolution plus mesurée de leur part dans la fréquentation totale et l’ensemble des recettes de billetterie.